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Connaissez-vous le syndrome du voyageur ?

Emotions et tourisme peuvent être fortement liés...



Le tourisme étant de plus en plus répandu dans le monde, une catégorie de syndromes est née: le syndrome du voyageur. Celui-ci regroupe en réalité plusieurs cas de figure.


Le syndrome de Stendhal ou de Florence:


Grand voyageur, Henri Beyle, alias Stendhal, a sillonné l'Europe et en particulier l'Italie qui l'a émerveillé pour ses paysages, sa musique, sa peinture, son climat, sa cuisine et ses femmes.

Dans un récit de voyage "Rome, Naples, Florence" publié en 1817, il décrit cet état d'émotion intense qu'il a ressenti à un moment de son voyage où des émotions positives l'ont submergé. Très heureux, voire extatique, le coeur et les yeux grands ouverts sur tout ce qui l'entouraient, ses sens ont été sollicités au point d'engendrer de la tachycardie, une soudaine difficulté à marcher, de la fatigue: "j'étais arrivé à ce point d'émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux-Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce (...), la vie était épuisée chez moi, je marchais dans la crainte de tomber"


Le syndrome de Stendhal a été décrit médicalement pour la première fois à la fin des années 1980 par Graziella Magherini, psychiatre et psychanalyste à Florence qui a rédigé un ouvrage sur le sujet: " La sindrome di Stendhal".

Cette affection bénigne frappe les personnes hypersensibles, dotées d'une forte empathie et dont l'émotion relevée par un lieu ou une oeuvre vient soudainement frapper la personne par sa beauté ou son sens. La ville de Florence présente un grand nombre de lieux susceptibles de concentrer ce genre d'émotions au point que les gardiens de musée sont désormais formés pour intervenir .


Les syndromes de Jerusalem, de Paris et d'Inde


Dans ces 3 cas contrairement au trouble précédent qui résulte d'un choc émotionnel positif, ceux-ci sont la résultante d'un écart déroutant pour le voyageur entre son image, du lieu visité, souvent idéalisée, et la réalité.

A Jérusalem, la dimension mystique et religieuse recherchée peut ne pas être à la hauteur des espoirs des pèlerins qui sont déçus, dévalorisés et cherchent à se purifier de façon démesurée. Des hallucinations ou des comportement irrationnels peuvent apparaitre.

Le syndrome de l'Inde est assez semblable car le mysticisme escompté n'est pas au rendez-vous, contrairement cette fois-ci à la pauvreté, la chaleur, la surpopulation,....

A Paris, la population japonaise est principalement concernée (une vingtaine de cas par an) . Le luxe, le romantisme, la féérie attendus côtoient les transports en commun bondés et leurs odeurs, ainsi que les poubelles parfois surchargées, la population plutôt fermée...


Ces troubles sont-ils durables ?


Le corps et les émotions sont étroitement liés. En médecine chinoise, la joie excessive est l'un des 7 perturbateurs internes du corps au même titre que la colère ou la peur.

Une émotion intense répétée a des répercutions sur le corps .

Un stimulus (sensoriel ou cognitif) entraine un affect positif ou négatif puis une réaction du corps ( accélération du rythme cardiaque, oppression, transpiration,.... Il s'en suit des troubles passagers : stress, tachycardie, bouffées de chaleur, paranoïa,...


D'une manière globale, les cas sont existants mais rares. Les vacanciers voyageurs peuvent ressentir des sensations similaires pour des raisons plus larges: forte activité culturelle, surexcitation, stress dans les groupes touristiques aux horaires fixes et à l'emploi du temps chronométré,...


Les troubles disparaissent dès le retour à la maison et il n'y a pas de raisons que cela se reproduise lors d'un prochain voyage.


Sources:

Le Parisien du 21 aout 2022, "un touriste nommé Stendhal"- rédacteur: Charles de Saint Sauveur





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