Elle touche plus de la moitié des jeunes de moins de 25 ans et 8 personnes sur 10 en France en 2023 déclarent avoir des inquiétudes...
L' eco-anxiété en quelques mots
Depuis la nuit des temps, l’Homme subit les caprices de la nature. Il s'applique à les maîtriser mais aussi à en utiliser les ressources pour plus de confort moral ou matériel.
Oui mais voilà… La météo, la nature ne se maitrisent pas autant qu'on le souhaiterait et les ressources ne sont pas inépuisables: le problème est désormais posé. C’est même l’un des sujets les plus d’actualité. Beaucoup d’évènements s’y rattachent en France, en Europe ou dans le monde , sont largement médiatisés, au point que les variations imprévisibles du thermomètre peuvent désormais affecter au quotidien les personnes les plus sensibles sur ce sujet.
Le politologue Eddy Fournier la decrit comme une "angoisse contemporaine" car c'est un phénomène récent . Le mot est né d'une contraction entre le mot "écologie" et "anxiété". Le terme a été théorisé en 1996 par le docteur Véronique Lapaige, medecin-chercheur en santé publique et mentale.
C'est une « sensibilité aux désordres du monde "
Docteur Alice Desbiolles, médecin de santé publique
Il s’agit donc d'une anxiété liée au sort de la planète, à laquelle nous sommes liée puisqu’elle nous porte et nous fait vivre. Sa souffrance devient donc celle de ses habitants : la déforestation, la pollution des océans, les enfouissements des déchets, les pandémies, la disparition des espèces montrent un déclin à plus ou moins long terme qui résonne comme sa propre mort.
Notre environnement et son devenir touchent au cœur toutes les générations : les plus anciens pour leur petits-enfants, les parents pour leurs enfants et les jeunes pour leur propre avenir. Mais chez certains, cela vient heurter fortement leur espace émotionnel et cela génère des émotions fortes et épuisantes telles que : colère, tristesse, peur qui engendre à son tour stress et anxiété. Parfois, cela rend le quotidien difficile car les informations médiatiques y font régulièrement directement ou indirectement référence.
Quelles pistes pour en sortir dans un contexte où tout le rappelle?
La peur, la culpabilité et le sentiment d'impuissance sont généralement au centre des ressentis.
Ne pas se laisser envahir par les émotions négatives, se faire du bien
« il ne faut pas voir l’éco- anxiété comme un problème mais comme un moteur pour changer le monde »
Docteur Véronique Lapaige, medecin-chercheur en santé publique et mentale.
Utiliser cette peur à bon escient, s'engager : passer à l’action est un moyen de lutter contre ses peurs, de trouver un sens au collectif là où le collectif est perçu souvent négativement.( car responsable des désordres). Il permet aussi d’avoir la satisfaction d’être utile. Parfois il est même possible de quantifier les bénéfices directes de ces actions: par exemple les associations de nettoyage des littoraux, des forêts ou des communes proposent une pesée en fin de campagne des déchets récoltés, triés et recyclés.
Libérer la parole, rire
« C’est dans la joie qu’on gagne la lutte, et c’est dans la lutte qu’on gagne la joie »
Dorothée Moisan, auteure de « les ecoptimistes »
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Alice Desbiolles a publié récemment un livre intitulé "l'éco-anxiété: vivre sereinement dans un monde abimé" (Ed Fayard). Elle y délivre plusieurs conseils comme :
avoir recours à des thérapies de gestion des émotions ,
ne pas s'isoler dans son ressenti,
apprendre à gérer les flux d’information
modifier son rapport au temps : ne pas être ni dans l’hyperanticipation, ni dans la nostalgie de ce qu’il y avait « autrefois »
ne pas endosser toute les responsabilités, ne pas culpabiliser outre-mesure
pratiquer des promenades en forêt
Finalement, la nature est l'un des piliers de notre réparation.. et de la sienne !
Pour en savoir plus:
la vidéo d'Alice Desbiolles:
sources :
Le parisien week-end du 8 novembre 2024 « cinq remèdes à l’éco-anxiété
les propos d'Alice Desbiolles
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